Historique des bravades

UN PEU D'HISTOIRE

 

 

Pendant de nombreuses années les pirates écumaient les côtes méditerranéennes. Il devint nécessaire d'avoir un chef de guerre, et , en 1558 le conseil de la communauté décida de désigner sous le nom de "capitaine de ville", le chef de la milice locale chargé de recruter et commander les hommes nécessaires à la défense de la cité.

Depuis 1558, chaque lundi de Pâques, le conseil municipal procède à l'élection d'un capitaine de ville.Pendant plus d'un siècle les capitaines de ville et leur milice tropézienne assurèrent la défense locale et s'opposèrent victorieusement aux nombreuses attaques venues aussi bien de l'exterieur que de l'interieur.Sous le régime de Louis XIV la milice locale fit place à une garnison royale installée à la citadelle.Mais en cessant de faire usage de leur armes pour la défense de leur cité, les Tropéziens les conservèrent pour honorer leur saint patron. Le capitaine de ville continua à se mettre à la tête de la bravade, grande fête patronale du 17 mai, et les habitants ne furent que plus zélés à reprendre ce jour là le costume et les armes qu'ils avaient jusqu'à alors portés. Depuis la ville de Saint-Tropez voit chaque année ses habitants en armes revêtir leurs uniformes de soldats et de marins, et faire retentir leurs tromblons et fusils en l'honneur du saint, comme à l'époque où ils allaient au combat ou à celle où en pareil jour de fête ils protégeaient d'attaques éventuelles la procession en se rendant à la chapelle de Saint-tropez située hors les murs.

Cette bravade, issue des libertés de Saint-Tropez, communion de toute une population dont l'histoire lointaine ou récente n'est qu'héroisme et fidélité s'est perpétuée intacte jusqu'à nos jours.

ANECDOCTES

Voici quelques anecdotes et faits liés à la bravade :

En 1905 en France fut promulguée la loi sur la séparation de l'église et de l'état, les maires furent invités à prendre des arrêtés interdisant toute procession sur la voie publique. Celui de l'époque, M.Barbier, ne voulant pas priver sa population de la bravade crut trouver une astuce: Il fut obligé de prendre le dit arrêté en y ajoutant que "toutefois la procession religio-militari pourra être tolérée...".Les bravadeurs, qui à l'époque étaient de sacrés gaillards, allèrent, forts en colère, le voir et lui adressérent : " Monsieur on ne tolère pas la bravade, on l'accepte ou on la refuse...". Du coup en 1905 et 1906 la bravade s'est résumé en une procession à l'interieur même de l'église.

Après la première guerre mondiale, en 1921,il a été difficile de faire repartir la bravade alors le Cepoun M. San Martin fit du porte à porte dans tout le village et c'est ainsi qu'est née l'association de la bravade

En 1917 le Cepoun M.San Martin était mobilisé dans les Dardanelles, il eut une permission pour la fête de Saint-Tropez. il prit le train mais allez savoir pourquoi le convoi fut bloqué en gare de Pise. Il sorti de la gare et découvrit l'église de Saint-Tropez dans Pise. Il a toujours considéré ce fait divers comme un signe qui n'a fait que renforcer sa foi.

Durant les deux guerres mondiales la bravade a toujours eut lieu mais sans armes. En 1943 les allemands ont proposé de la poudre aux Tropézien pour pouvoir faire la bravade avec les armes sous haute surveillance: ils essuyèrent un refus catégorique et là aussi la bravade s'est résumée en une procession à l'interieur de l'église.

En 1956, Orson Welles qui était au festival de Cannes a passé les 3 jours de bravade à l'hôtel Sube sur le port d'où il a pu l'admirer. Sur ces faits il a écrit un livre à sa fille qui commence ainsi : " J'ai vu beaucoup de fêtes, de fiestas et de festival mais rien qui égale la bravade de Saint-Tropez..."

Les armes de la bravades sont généralement transmises de père en fils certaines ont été confectionnées récemment mais à titre d'exemple le tromblon du Cepoun date lui de 1830!